PAYSAN : UN ÉTAT PLUS QU’UN MÉTIER
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"La situation démographique de la paysannerie française est au lendemain en 1918 la plus grave de toute l'Europe occidentale: les ruraux ont payé cher le fait d'avoir constitué durant quatre ans la base de l'infanterie de ligne dans une guerre d'usure. L'agriculture française a perdu entre 1,1 et 1,2 millions d'actifs masculins, tués ou mutilés. Cette hémorragie, une fois la paix revenue, va se poursuivre en 1919 et 1920 par l'exode de nombreux jeunes à peine installés qui ne peuvent du fait de l'inflation reconstituer le capital détruit par les combats ou obéré par les réquisitions de l'économie de guerre. Les débouchés offerts par l'industrie et les transports permettent ainsi à plus de 300 000 paysans de quitter la terre : 140 000 emplois seront directement imputables à la loi sur la réduction de l'horaire de travail à 8 h dans les chemins de fer. Au total, le déficit de main d'oeuvre pour l'agriculture se montera à plus de 1,5 million d'actifs entre 1914 et 1921, période qui voit la population rurale perdre deux millions d'habitants. […]

Les journaliers et saisonniers qui fournissaient une grande partie de la main d'oeuvre des grands domaines diminuent de manière drastique et ne formeront plus que 10% de la population agricole en 1939. Les ouvriers agricoles permanents sont en revanche nombreux, et l'on compte encore 3,3 millions d'ouvriers permanents, hommes et femmes, en 1919. C'est une catégorie complexe, variée, et difficile à recenser dans la mesure où bien des jeunes agriculteurs en partagent la condition en attendant de reprendre l'exploitation paternelle. D'autres connaissent toute leur vie une position instable, petits fermiers ou métayers forcés de travailler chez les autres qui accèdent à la propriété si la conjoncture le permet et retombent dans le salariat en cas de crise.

Les "commis" nourris et logés sont quant à eux plus proches du compagnon de l'artisan que de l'ouvrier d'usine : ils mangent à la table du patron et partagent la vie de la famille. Pour ceux qui ne sont ni nourris ni logés, une part importante de la rémunération consiste encore en avantages en nature: jouissance d'une parcelle que l’on travaille avec les instruments du patron, bois de chauffage ou part de récolte. Les maîtres-valets du Languedoc touchent ainsi en nature l'équivalent de la nourriture annuelle de leur famille. Enfin, dans les grandes exploitations du Nord de la France, des équipes d'ouvriers non logés travaillent sous la conduite d'un régisseur, payés moins de 260 jours par an, c'est à dire seulement pour un travail effectif, à moins qu'ils ne soient domestiques au mois: ils sont les plus misérables. […] Ce n'est qu'en 1922 que les lois sur les accidents du travail seront intégralement appliquées à ce secteur, alors que seules y étaient soumis les exploitants utilisant des machines, et qu'en 1936 que les salariés agricoles bénéficieront des lois sur les allocations familiales votées en 1932.

L'immigration d'ouvriers agricoles étrangers fait par ailleurs l'objet d'une politique officielle mise en place par le ministère de l'Agriculture, qui constitue des bureaux de main d'œuvre . C'est ainsi que 125 000 Espagnols et Portugais s'ajoutent après 1921 à leurs 272 000 compatriotes arrivés durant la guerre et s'installent dans le Midi aux côtés de 35000 Italiens, accédant parfois comme eux à la petite propriété qui accélère leur assimilation. Il en est de même des 41 000 Belges du Nord, et des Polonais qui arrivent en Lorraine. Partagés et généralement résignées devant ce mouvement, les notables qui contrôlent les chambres d'Agriculture ont tendance à penser qu’ils seront bien vite assimilés - ou rejetés - . qu’au cours de son histoire, la France a "  absorbé bien d'autres invasions ", et qu’au surplus le pays, exsangue, n’a pas le choix : le seul remède à la crise de la main d'oeuvre qui soit d'une efficacité immédiate, c'est le développement de l'immigration.

Paysan, un état plus qu'un métier

Le modèle de la famille paysanne comme unité idéale de travail agricole fait l' unanimité de la société : mais remplit t'elle son rôle? "À dix ans, ils gagnent leur vie, à quinze ans, ils donnent du bénéfice", a t'on pu dire des paysans  voués toute leur vie au service d'une entreprise confondue avec l'entité familiale. Encore faut-il nuancer ce jugement: plus qu' un apport de bénéfice, c'est le plus souvent une simple absence de dépense qu' apporte le travail de tous les membres de la famille. Malgré un mouvement général d'accession à la propriété qui devrait théoriquement le renforcer, le patriarcat traditionnel est depuis le début du siècle battu en brèche par les revendications de jeunes qui supportent de plus en plus mal l'insuffisance - voir l'absence totale - de rémunération de leur travail. Bien des parents considèrent en effet comme "argent de poche" la somme forfaitaire annuelle que reçoit un jeune ménage vivant sur l'exploitation, et sur laquelle il doit en fait payer tous les frais excédant sa nourriture, assurée au "pot commun" de la table familiale.

Afin de remédier à une situation devenue inacceptable au point d'aggraver l'exode rural, et après que les lois sociales de 1936 aient réactivé les frustrations paysannes vis à vis des classes urbaines, l'instauration du salaire différé sera au nombre des mesures prises en 1939 en faveur des familles d’agriculteurs: il s'agit d'une rémunération forfaitaire versée au décès de l'exploitant à tout héritier travaillant sur l'exploitation. Mais cette créance sur la succession ne représente que la moitié du salaire d'un ouvrier logé et nourri si l'héritier est marié, et la moitié du salaire de la servante de ferme employée dans les mêmes conditions s'il est célibataire. Elle est en outre plafonnée à un montant représentant dix ans de salaire des mêmes domestiques agricoles, quelle que soit le temps passé par l'héritier sur l’exploitation de ses parents. Une telle mesure en dit long sur la situation réelle de cette main d’oeuvre dont le rôle ne sera progressivement reconnu qu'à la génération suivante sous la pression des mouvements de jeunes agriculteurs.

En ces années qui voient s'accomplir pour les urbains de substantiels progrès dans les domaines de la prise en charge de la santé, des accidents et des aléas économiques, ses formes de solidarité traditionnelles ne soutiennent plus la comparaison avec les acquis de la législation ouvrière, et n'empêchent pas la poursuite de l’ exode rural. Moins que jamais la famille exploitante n'est une entreprise au sens de l'économie libérale: l'application de calculs de rentabilité aux capitaux engagés en agriculture produit le plus souvent des résultats aberrants, et la même inanité des critères purement économiques se retrouve dès lors que l'on veut les appliquer à l'évaluation du coût et de la productivité du travail.

La plupart des paysans français conservent jusqu'en 1939 une conception largement vivrière de leur travail. Leur profession est un mode de vie plus qu'une source de revenus: on estime à cette époque qu'un tiers à peine de la production agricole entre dans les circuits de commercialisation. On naît agriculteur, on ne le devient pas. Travailler la terre est un état, non un métier qui s'apprend. Contrairement à leurs collègues hollandais, danois ou anglais, les agriculteurs français - qui représentent un tiers des actifs du pays - n'ont aucune formation professionnelle, l'idée admise étant que le métier s'apprend auprès de son père et non dans les livres, dogme qui ne peut que perpétuer les routines. La loi du 2 août 1918 a pourtant organisé un enseignement agricole en trois niveaux. Malgré la qualité de l’enseignement supérieur agronomique, les 45 écoles pratiques d'agriculture et leurs fermes-écoles sont d'un niveau médiocre et n'accueillent que 5 à 600 élèves par an. Quant à l'enseignement postscolaire agricole, assuré par des instituteurs à la formation inégale, il ne totalise, malgré l' effort de Jean Zay, qu'un peu moins de 20 000 élèves en 1939. Pour les filles, on compte sur les écoles ménagères ambulantes au nombre de 58 en 1939.

 

Les travaux et les jours

L'autoconsommation qui prévaut dans la plupart des exploitations françaises, même spécialisées, implique de se vouer à un travail polyvalent durant chaque mois de l'année: potager et verger familial, vignoble lorsque le climat le permet, basse-cour et engraissement de porcs destinés à la salaison, dont le nombre varie avec l'importance de la famille, et dont la "tuerie" constitue une fête de l'échange avec le voisinage. […] Quant au paysan qui choisit la monoculture, il se voit placé devant ces lois du marché qu'il n'est pas préparé à affronter, non plus que la fluctuation des cours, inséparable de la culture spécialisée.

Le travail paysan est aussi un travail qui ignore la notion de retraite qui se généralise alors dans le monde salarié: l'âge s'y marque par la simple différenciation du travail . D'après Aristide Salères, témoin minutieux des conditions de vie dans la région de Villeneuve-sur-Lot, "On marche jusque tout à fait à la fin. Après 75 ans, les hommes surveillent le bétail, nettoient les rigoles, taillent la vigne, épamprent, étrillent les bêtes et râtellent les épis autour des gerbières; après quatre-vingts ans, les femmes soignent les lapins et préparent les légumes, entre deux chansons auprès des berceaux". Les enfants commencent également très tôt à se rendre utile: dans le Limousin, c'est à sept ou huit ans qu'on les occupe à la garde des animaux, au ramassage de la litière ou de l'herbe pour les lapins. Au dessus de quatorze ans, les garçons peuvent apporter une aide effective aux champs et les filles à la maison. De guerre en récession, l'unité familiale se doit, pour s' accroître sans trop de charges ou simplement survivre, de mobiliser tout son potentiel de travail, et le paysan, comme le dit l'un d'eux "ne se couche que pour mourir".

Dans les régions trop morcelées, comme la Bretagne occidentale, et dans les massifs montagneux, moisson et fenaison mobilisent encore les équipes de faucheurs, tandis que les machines destinées aux façons culturales et aux récoltes, apparues à la fin du XIXesiècle, continuent le plus souvent à être tirées par des chevaux dont l'élevage a été profondément transformé depuis 1860. Les éleveurs des races postières d'autrefois - breton, percheron, comtois ou ardennais - conçues pour le trot sur de longues distances, ont dû étoffer leurs produits pour s'adapter à la traction de fardeaux et de machines de plus en plus lourdes ou aux exigences des labours profonds, comme ceux que conduisent les fermiers de Beauce, de Brie ou de Thiérache, régions où d' impressionnantes "cavaleries" abritées dans de vastes et salubres écuries constituent pour très peu de temps encore la fierté d' exploitations modèles, qui seront les premières à adopter le tracteur.

À la fin du XIXe siècle, les tentatives d'adaptation de la vapeur aux travaux agricoles avaient produit les premières charrues tirées par un treuil, peu mobiles, inapplicable en dehors de petites parcelles parfaitement nivelées. Des solutions comme celle du "piocheur à vapeur" des frères Barrat apparu en 1893 semblaient vouées à ne pas quitter le stade de la "mécanique amusante": dans le même temps, la firme Case produisait aux États-Unis le premier tracteur à essence, lancé en 1892. […] En France, les tracteurs furent contemporains des chars d’assaut et apparurent en 1916. Les nécessités de la reconstruction des régions du Nord et de l'Est, donnèrent ensuite une timide impulsion à leur développement, lorsque le ministre de l'agriculture Fernand David prit en septembre 1919 un arrêté qui subventionnait les "syndicats de culture mécanique" de ces régions, ancêtres des coopératives d'utilisation du matériel agricole. Environ 1200 engins principalement américains furent alors achetés, tandis que de pittoresques machines voyaient le jour dans le cadre de la reconversion des tanks. Si la chenillette donna quelques bons résultats, l'introduction du pneumatique constitua le progrès essentiel: les "fers de bêche" agressifs dont étaient pourvues les roues métalliques détruisaient les chemins ruraux. Parallèlement, les surplus des armées fournissaient au paysan des matériels divers et abordables, introduisant le camion à la ferme. Les premiers concours de motoculture eurent lieu dans les années 20.

La diffusion du machinisme fut freinée par la dépression des années 30. Pour les agriculteurs, le tracteur représentait un investissement lourd qu'ils hésitaient à consentir: prudence devant une machine dont on ne produisait pas la nourriture, et qui brisait l'autosuffisance traditionnelle de la ferme …Cette étroitesse du marché n'affecta pas le progrès rapide de la motoculture. 30 000 tracteurs seront en service en France en 1939, chiffre faible si on le compare à celui de la Grande-Bretagne et surtout de l'Allemagne, avec laquelle l'écart du taux de mécanisation des exploitations est alors de 1 à 10.

La motorisation constitue à elle seule un progrès considérable dans une métier autrefois marqué par d'incessants déplacements: labourer une pièce d'un hectare "derrière les chevaux " équivaut à parcourir au minimum dix kilomètres, non les mains aux poches mais en pesant sur les manchons de la charrue afin de contrôler rectitude et profondeur du labour. Mais si la mécanisation en général soulage l'agriculteur de bien des travaux de force pénibles et fastidieux, suivre les cadences d'une machine rend le temps de travail plus intense et privé de cette liberté de rythme et d'exécution qui caractérisait l'ordre éternel des champs. Henri Vincenot a malicieusement noté la surprise de ces journaliers de la Montagne bourguignonne du début du siècle,"durs à la peine" venus s'engager dans les usines du Dijonnais, à qui le contremaître demande combien de temps ils ont l'habitude de travailler ("Douze heures!…Quatorze heures!") et qui, suite à ces mâles déclarations, se voient assigner pour la même durée journalière un poste de travail d'où sont désormais bannis les rites du casse-croûte et de la petite sieste du début de l'après midi.

Si quatre années de guerre ont développé la consommation de la viande et si les achats de boucherie sont un peu moins rares au village une fois la paix revenue, c'est surtout les produits du "petit élevage des femmes" qui fournissent l'essentiel de la ration carnée. En revanche, la consommation journalière de vin qui perpétue les habitudes des tranchées remplace progressivement les boissons produites à la ferme, piquettes ou frénettes.

Un moindre changement est perceptible dans le domaine de l'habitat, où l'inconfort est encore la règle: en dehors des régions dévastées du Nord, reconstruites après 1918, plus de la moitié des maisons ont plus d'un siècle. Les améliorations constatées avant 1914 se poursuivent néanmoins: abandon du chaume pour les toits, généralisation des sols de béton, carrelés ou non, apparition du parquet dans les chambres. Chaque génération de la famille exploitante a la sienne, et la vie est toujours centrée sur la traditionnelle salle commune. Vachers, bergers et domestiques continuent pour leur part de coucher à l'écurie ou à l'étable, situation qui perdurera dans bien des régions jusqu'aux années 60.

De l'avènement de la "patronne" à l'éclipse des femmes

En août 1914, les travaux d'été battent leur plein quand sonne le tocsin de la mobilisation. Ramassant la faucille du père dans un talus de noisetiers, la mère de Pierre Jakez-Hélias prend le relais de l'homme qui rejoint aussitôt le bourg et achève de couper ce blé qui n'attend pas. Les mobilisations successives de classes rappelées ou appelées en avance vidant les campagnes de leurs hommes, cinq cycles de travail –semailles, moissons, vendanges ou fenaisons - seront perturbés, sans que la relève prenne un caractère massif et général: il reste 1,8 million d'hommes non mobilisés et quelques centaines de milliers de réformés. Les vieux parents, oncles et tantes célibataires, prennent également leur part du fardeau, montrant une fois de plus la capacité de la famille paysanne à faire elle aussi donner ses réserves, (Michel Gervais). Néanmoins, 850 000 femmes prennent la tête de 20% des exploitations, tandis que 300 000 femmes d'ouvriers agricoles se retrouvent chef de famille. Partout, et quels que soient leurs auxiliaires, elles doivent désormais en plus de leur propre travail dans la maison ou auprès des animaux, prendre les décisions économiques assurées traditionnellement par l’homme, pressées et légitimées de faire au grand jour ce qu'elles faisaient souvent en tant qu' "éminences grises" de la maison.

En 1918, 160 000 familles ont perdu un homme chef de famille - ou un jeune homme devant l'être - par fait de guerre, et les femmes seules représentent 13% des exploitants en 1921. Accusées il y a peu d'être à l'origine de l'exode rural en rêvant d'épouser des citadins, les "fortes femmes de la terre" sont invitées à se reconnaître dans le modèle de la femme chef d'exploitation, pilier de la conception familiale de l'agriculture. […]

Devant la montée du féminisme urbain, un modèle est proposé à cette femme qui fait ou défait la maison: celui de la "maîtresse" des grands domaines du siècle précédent…que l'on somme tout de même de rendre au maître son autorité dès son retour, et qui ne renonce pas facilement aux prérogatives acquises durant la guerre. De fait, il est le plus adapté aux exploitations moyennes ou grandes nées du démembrement de la grande propriété, au moins pour intégrer à la famille les ouvriers agricoles de plus en plus logés et nourris du fait de l'inflation, et même aux petites exploitations: partout la femme va prendre une place accrue dans le groupe domestique: elle sera la patronne, chargée parallèlement d'acclimater à la ferme le modèle de consommation de la famille urbaine, avec ses aspirations à un niveau de vie supérieur.

Cette description par une écolière du travail de sa mère dans une petite exploitation d'élevage et maraîchage du Vaucluse, citée par Laurence Wylie, s'applique tout le long du siècle à un travail paysan qui a bien moins changé que ses fondements techniques ou les circuits économiques qui l'environnent:

"Maman se lève à cinq heures avec papa; elle alllume le feu puis elle fait chauffer une tasse de café pour papa. Elle prépare le petit déjeuner, vient nous réveiller, et elle nous sert notre petit déjeuner. Puis elle va donner à manger aux lapins et aux chèvres; elle sort les poules et leur donne à manger. Elle casse un oeuf pour les petits poussins. […] Ensuite, elle fait sortir les chèvres, balaie la maison, fait la vaisselle, lève (sic) la poussière, nettoie les chambres, passe la serpillière dans la salle à manger, dans les chambres, dans le couloir. […]Elle prépara le dîner, lave les blouses de mes soeurs et nous dînons. Elle met les asperges en bottes, elle les lave et les porte au bord de la route, puis elle va aider papa dans la vigne où il travaille depuis le matin. Ensuite, elle vient nous faire goûter pendant que papa continue son travail; […] elle va nourrir les lapins et les poules, elle fait rentrer les poules et ramasse les oeufs; elle enferme les poussins dans leur caisse. Puis elle va traire les chèvres et leur donne à manger. Avant de partir chercher de l'herbe, elle a préparé le souper, elle a trié les légumes et ranimé le feu. Le soir, quand elle a fini avec les bêtes, elle met le couvert, nous soupons puis nous allons nous coucher. Maman raccommode nos vêtements, papa écoute la radio ou lit le journal. Puis ils vont se coucher car le lendemain ils doivent se lever tôt pour aller cueillir les asperges".

Et aux grands jours de l’année, c’est " la patronne " qui sera garante de la réussite des repas de battage ou de vendanges : c’est sur leur qualité et leur abondance que le village juge la valeur d'une terre et de ses maîtres. "

Jean-Noël LALLEMENT

[Extrait de : " Du paysan à l’entrepreneur- histoire de l’agriculture des pays développés au XX° siècle ", in Histoire générale du travail tome 4, NLF, Paris 1997]